Les années passent, mais la passion reste, c’est ce rallye qui m’a donné l’envie irrésistible de passer à l’action. Je devais avoir alors quatorze ans. Trente-cinq ans plus tard le critérium est toujours là et de ne pas pouvoir prendre le départ, me laisse toujours un goût de rendez-vous manqué.
Cette année, il fallait que je le refasse, et je m’y suis pris assez tôt. L’auto c’est Guillaume Lafitte qui me l’a prête (échange de bons procédés, lui voulait trouver une auto pour le terre de Lozère). Le copilote, déjà fidèle depuis quelques années, Christophe Matheu a répondu immédiatement présent. Tout était prêt, seul souci, le travail et l’activité de journaliste qui nous a empêché d’essayer l’auto avant l’heure, mais aussi l’inquiétude avec la peur (légère) d’annulation suite aux caprices de la météo dans notre belle région.
Le parcours n’est sûrement pas le plus beau possible, mais le critérium reste et le mythe subsiste. Les recos se passent sans encombre quoiqu’il ait fallu les raccourcir le samedi pour faire un détour par Nimes afin de régler une position de conduite et quelques détails sur la Clio.
Jeudi matin, premier tour de roue avec l’auto sur la base d’essai. Trois petits passages, tiens, le frein à main n’est pas efficace, changement des plaquettes, cela va mieux. Jeudi après-midi les vérifs, toujours un moment d’émotion, on revoit du monde, on palabre et l’attente c’est bien réduite par rapport à certaines années. Remontée de la voiture sur plateau jusqu’au Vigan. C’est la première fois que je ne partirai pas de Montpellier. Bizarre mais finalement pour un Viganais comme moi je trouve du charme à ce changement (même si le podium ne sera pas en place le lendemain).
Vendredi enfin le vrai départ, je vais m’élancer derrière Guillaume Rizo, finalement au volant d’une 208 R2. Impeccable je ne risque pas d’être gêné.
Mars premier départ et vraie découverte de l’auto pas mal la Clio prise en main prudente, sortie d’aumessas grands gestes de spectateurs, on coupe la vitesse o n passe deux trois, quatre virages et la 208 empiète sur la route aux termes de quelques traces, cela passe largement on relance, m…. Christophe a été perturbé par l’évènement une ou deux pages tournées par erreur, plus de notes jusqu’à Arrigas. Le temps pas terrible mais c’est le début. Deuxième chrono le Minier, désolé pour les puristes mais cette route c’est celle de mon enfance sentimentalement c’est du plaisir un temps correct même si je rattrape à nouveau Rizo qui est en train de perdre une roue. Regroupement et ravitaillement au Vigan, Julien saunier est sorti dans la deux on est en tête de la classe. Spéciales de kartix, entre l’envie de faire plaisir aux spectateurs et de rouler propre puis Mars 2 et la gaffe, un rythme un peu plus soutenu une corde qu’il ne faut surtout pas frôler et une crevaison la première en course. Dégouté. Dur de trouver une place avec des spectateurs. Là il y en a mais malheureusement ils ne nous aident pas et le cric fait des siennes. Plus de huit minutes de perdues et en plus on doit faire le Minier sans roue de secours. Un tête à queue à kartix, pourquoi tu m’as dis de faire le spectacle Christophe ?
Assistance efficace de Guillaume et Sébastien et au lit, pour longtemps avec le temps perdu on part loin demain.
Samedi matin, surprise Saunier part en super rallye, juste derrière nous. Je vais surveiller les rétros tant qu’il ne m’aura pas doublé. Longue attente au départ de Notre dame, le soleil va nous gêner sur la remontée vers la tribale et comme l’on se traine, Saunier nous rattrape dans la montée vers l’Asclier, on double tout de même trois autos avant l’arrivée. Pas de problème dans la courte “ES” du Col du Mercou et assistance à St Hyppo. Le deuxième tour se passe à nouveau sans problèmes, mais les pneus n’en peuvent plus et l’on fait un peu moins bien qu’au premier tour direction Montpellier ou pour la première fois depuis longtemps on n’attend pas deux heures avant de passer sur le podium final avec là, mon plus mauvais résultat au général et la déception d’avoir perdu une classe qui pour une fois me tendait les bras.
Satisfait tout de même pour tous ce qui nous a permis d’être au départ et à l’arrivée, l’assistance évidemment qui avait bien préparé la Clio mais aussi mes partenaires et amis qui me restent fidèles.
Texte & photo, Daniel Triaire ©